Le français est la langue officielle et administrative mais il serait dommage de ne pas profiter d'un séjour à la Réunion pour apprendre quelques mots de créole en parlant avec les Réunionnais de souche.
La langue créole est issue d'un vieux français importé qui s'est adapté pour permettre aux « maîtres » de dialoguer avec leurs esclaves. Il s'est ensuite enrichi de nombreux mots malgaches ou indiens et a subi moult modifications de syntaxe, ce qui lui donne son particularisme.
Lexique
Le créole réunionnais est essentiellement issu d'un vieux français qui a été modifié et adapté, parfois simplifié, pour permettre le dialogue entre colons et esclaves issus d'Afrique et de Madagascar. Si certains mots ont aujourd'hui une signification différente en français et en créole, c'est aussi dans la syntaxe que les deux langues diffèrent souvent avec saveur. Enfin, le créole réunionnais est quelque peu différent de celui du reste de l'océan Indien (Maurice, Seychelles) bien que de nombreuses passerelles existent. Il est en revanche complètement différent de celui des Antilles françaises.
Vocabulaire
Arzent : argent. Avalasse : coulée de boue et de cailloux. Baisement : dispute, bataille. Boug : gars. Cachalot : gros semi-remorque de cannes. Cafre : noir. Carreau : fer à repasser. Case : maison. Coco : la tête. Coup de sec : dose de rhum bue cul sec. Doudou : chérie. Ecart : village éloigné. Fénoir : la nuit. Gabier : distributeur de billets (vient de guichet automatique de billets : GAB). Galet : roche. Gardien volcan : rouquin. Gramoune : vieille personne. Ilet : plateau difficile d'accès. Lambroquin : décoration ajourée des maisons créoles. Marmaille : enfant. Nénène : employée de maison. Nénère : amoureux. Zamal : chanvre indien.
La cuisine réunionnaise est l'une des plus savoureuses du monde, succulent mélange des cuisines africaine, asiatique, française et indienne. Le plat national est le cari à base de poulet, de poisson, de canard, de porc, etc., cuisiné avec des oignons, des tomates et du curcuma, accompagné de rougails (préparations pimentées à base de tomates, d'oeufs, de cacahuètes, etc.), d'achards (citrons ou légumes en condiments), de brèdes (feuilles de choux de Chine ou de romaine sauvage cuites à la vapeur), de grains (haricots rouges ou lentilles) et, naturellement, de riz blanc en très grosse quantité. Impossible de manquer les samoussas (petits pâtés triangulaires à la viande, au poisson ou aux légumes, frits dans l'huile) ou les bouchons (bouchées à la viande ou à la crevette enrobées de pâte de riz et cuites à la vapeur), trempés dans de la pâte de piment et de la sauce de soja, qui se dégustent à toute heure de la journée. Côté fruits, c'est l'opulence : mangues, avocats, pamplemousses, citrons, goyaves, fruits de la passion, bananes, et surtout ananas, remarquablement sucrés, et litchis, les meilleurs du monde, qui se dégustent hélas uniquement en décembre.
Achards : hachis de légumes assaisonnés de curcuma et d'huile préparé en condiments. Boucané : préparation de viande fumée. Brèdes : feuilles utilisées en cuisine. Bringelle : aubergine. Calou : caillou du mortier où l'on écrase les piments, ail, tomates… Embrocal ou zambrocal : riz safrané, grains, lard et saucisses. Figue : banane. Grains : haricots ou lentilles. Ourite ou zourite : poulpe. Pilon : mortier où l'on écrase les piments, ail, tomates… Pistache : cacahuète. Pois : haricots, fèves, pois. Rougail : condiment pimenté ou plat complet. Zèf : oeuf.
A cause : pourquoi et parce que. Li : lui. Mi aime a ou : je t'aime. Mi gagne pi : je n'en peux plus. Mi ça va : je m'en vais. Mi di a ou : je te dis. Moin : moi. Moin nana : j'ai. Moin lé : je suis. Nana : il y a. La di la fé : commérages. Lontan : autrefois, ancien. Ou : tu, vous. Ousaousava ? : où vas-tu ? Quo ça ? : qu'est-ce que c'est ? Zot : vous, eux.