Le calendrier lunaire vietnamien se ponctue d'une multitude de fêtes religieuses et populaires. Mis à part le nouvel an lunaire, elles ne sont pas chômées.
Fêtes traditionnelles
La fête du Têt Têt Nguyên Dan, ou nouvel an lunaire, est la plus importante, la plus animée, la plus sacrée des fêtes vietnamiennes. Elle tombe entre le 20 janvier et le 20 février, le jour de la nouvelle lune. Pendant une semaine où alternent les moments de grande liesse et de sage méditation, le pays entier arrête sa course industrieuse pour célébrer, prier et se reposer. Chacun gagne sa terre natale pour se consacrer à sa famille présente et passée. Les trois premiers jours sont dédiés aux défunts. Vient ensuite le temps des festins et des visites aux amis. C'est seulement le 7e jour que la vie reprend son cours... La naissance et la mort de Bouddha Commémorées à la mi-mai. Des lanternes illuminent alors les maisons et les cortèges terminent leur course au seuil des temples bondés. La fête des âmes errantes On célèbre les disparus lors de Thât Tich, le 15e jour de la 7e lune. Les esprits sont nourris et consolés au travers d'offrandes de riz, de cadeaux et d'objets de papier votifs. La fête de la mi-automne Les enfants attendent avec impatience la joyeuse fête de Trung Thu, qui a lieu le 15e jour de la 8e lune. Ils défilent alors dans les rues en promenant des lampions en forme d'animaux, dansent, chantent et se gavent de « gâteaux de la Lune ». Le Génie du Foyer L'année lunaire se termine en célébrant l'Esprit des Foyers (Tao Quân). On lui offre des bonnets de papier et des carpes vivantes sensées lui servir de monture jusqu'à la cour céleste, où il présente à l'Empereur de Jade un compte-rendu de l'année.
Fêtes locales
Elles se célèbrent par centaines, surtout au nord. Ici on apaise un génie. Là, on implore dieux et déesses pour que les champs verdoient et les filets frétillent de poissons. De village en village, les traditions changent, oscillant entre le solennel et l'exubérant : concours de pétards, défilés ou courses d'éléphants, les événements sont liés à la vie culturelle et aux croyances des paysans. Du 6e au 16e jour de l'année lunaire, les douze villages entourant l'ancienne capitale de Cô Loa se réunissent pour commémorer le roi fondateur. Le 15e jour de la seconde lune marque le début du festival de la pagode des Parfums. Cet événement religieux dure deux mois et attire une foule de dévots dense comme la forêt. Le 6e jour de la 3e lune, c'est jour de fête à la pagode de Thây. On se réunit autour des plans d'eau pour assister à des spectacles de marionnettes d'eau. Du 16e au 20e jour de la 8e lune, c'est au village de Côn Son qu'il faut se rendre pour honorer le héros Nguyên Trai. Au menu : concours d'arts martiaux et jeux d'échecs où les pions sont... humains.
Chuc mùng nam moi ! (Bonne année !)
Les derniers jours de l'année lunaire sont frénétiques et enjoués. Les maisons s'ornent de fleurs d'abricotier ou de pêcher, les tombes des ancêtres sont nettoyées, les dettes payées. Les cuisines embaument de l'arôme des banh chung, ces gâteaux de riz gluant et de viande joliment enrubannés dans des feuilles de bananier. On confectionne aussi des nem et des plateaux de fruits candis. Tout doit être en place avant minuit, heure où les âmes reviennent sur terre. Leurs descendants les attendent devant l'autel familial. Un incroyable tintamarre éclate alors, à la fois pour accueillir les bons esprits et conjurer les démons. On guette ensuite le premier visiteur, qui donne le ton à l'année qui vient. Mieux vaut donc que ce soit un valeureux père de famille qu'un mendiant estropié !