La danse du ventre est un peu notre strip-tease. Il serait malvenu de la mettre en parallèle avec les danses régionales, pis encore, avec la danse sacrée des derviches tourneurs ! La participation hilare d'un étranger peut être blessante. Les hôtels animés offriront l'occasion aux amateurs de jouer des abdominaux, et beaucoup de grands hôtels ont leur discothèque.
Derviche
En 1925, Atatürk interdit toutes les sectes religieuses, dont l'ordre des derviches tourneurs. C'est le nom sous lequel on désigne communément une secte soufie : des musulmans qui mettent l'accent sur les exercices corporels pour s'approcher de Dieu. Disciples du sage persan Roumi, plus connu sous son titre de Mevlana (Notre Maître), leur activité la plus marquante est la danse giratoire. Exécutée au son de la flûte, symbole du corps humain qui vibre grâce à la présence divine, ses mouvements sont très codifiés : une main du soufi est orientée vers le ciel, l'autre vers la terre, en signe d'union des deux mondes. A force de tourner, les moines atteignent un état d'étourdissement, à mi-chemin entre l'ivresse et la transe. Aujourd'hui, ce culte mystique est devenu un spectacle donné dans les centres culturels, voire les hôtels.
Lokanta et kahvehane
La lokanta est un petit restaurant. Le kahvehane propose café, thé, pipe à eau, jeu de trictrac (tavla) et... télé.
Marchandage
On marchande beaucoup, mais, dans les régions reculées, la négociation avec un étranger peut être perçue comme humiliante. La différence ne sera que peu élevée par rapport au prix payé par le local. Selon que vous êtes chez un marchand du grand bazar ou chez un commerçant de haut vol, affichant ses prix, le montant peut baisser d'un dixième aux deux tiers. Le meilleur moyen de discuter est de montrer que ce n'est pas la peine d'aller plus loin, avec un chiffre si disproportionné... Il est correct de ne rien acheter, même après avoir accepté un thé (attention aux pressions, pourtant mal vues par le savoir-vivre turc) ; incorrect de commencer à marchander « pour s'amuser ».
Mehter
Autrefois insigne du rang des dignitaires ottomans, ces orchestres martiaux supprimés par Atatürk ont été ressuscités par le Musée militaire d'Istanbul : uniforme multicolore de janissaire, et surtout kus (grosse caisse), nakkare (timbale), zurna (bombarde), zil (cimbale), çogan (chapeau chinois).
Mosquées
On se déchausse pour entrer dans une mosquée (mais pas dans un tombeau). Pour monter dans un minaret, il faut se rechausser. Refusez de payer pour la garde des chaussures (comme si un fidèle allait vous en dépouiller !), combine odieuse et en pleine expansion, et qui ne fait guère honneur aux religieux qui la tolèrent ! Les sanctuaires exigent souvent que les touristes s'abstiennent de visiter pendant la prière ; une manière parfois hypocrite d'en interdire l'accès... en fermant la mosquée en dehors des heures canoniques !