L'art en Thaïlande a longtemps été exclusivement religieux et donc d'inspiration bouddhique. C'est sans doute la sculpture qui constitue le mode d'expression le plus répandu. Au cours des siècles, les Thaïlandais ont sculpté des millions de bouddhas, depuis les amulettes minuscules que l'on porte autour du cou, jusqu'aux bouddhas géants de brique, recouverts de stuc et parfois de feuilles d'or. Les sculpteurs ne cherchent pas le réalisme, mais représentent des règles conventionnelles : la tête doit être en forme d'oeuf, le lobe des oreilles allongé, etc. Chaque geste, chaque attitude a une signification spirituelle. Toujours serein et figé, le bouddha debout soulève parfois le talon gauche. C'est une particularité thaïlandaise : il est représenté en train de marcher. Après la grande période d'Ayutthaya, qui culmine aux XVIIe et XVIIIe siècles, la sculpture deviendra plus banale.
Les amulettes
Ce qui fait la valeur d'une amulette, ce n'est ni la matière dans laquelle elle est sculptée, ni l'art avec lequel elle est réalisée, mais son pouvoir, attesté par son précédent propriétaire, ainsi que les bénédictions qu'elle a reçues de la part de bonzes réputés.
L'architecture
Celle des pagodes s'inspire à la fois de l'art khmer - fenêtres rectangulaires, utilisation des pierres - et des traditions chinoises : toits couverts de tuiles vernissées. Le mélange des couleurs permet les effets les plus réussis et les fautes de goût les plus criardes.
La peinture
Elle s'inspire à la fois de la Chine et de l'Inde. Comme dans l'art chinois primitif, il n'y a pas de perspective et la taille des personnages indique leur rang social - mais, contrairement à la peinture chinoise, le paysage est à peine esquissé et ne joue pas un grand rôle. Quant au sujet, il s'inspire presque toujours des Jakata, les récits indiens des vies du Bouddha.
La céramique
Le royaume de Sukhothai avait fait venir des artisans chinois qui développèrent un art si riche, en abandonnant notamment l'usage du bleu et en utilisant de nombreuses couleurs, que leurs oeuvres étaient souvent exportées… jusqu'en Chine ! La porcelaine de la période d'Ayutthaya est également magnifique.
La musique et la danse
Aujourd'hui la techno et le karaoké ont largement envahi le marché. Mais il existe encore quelques orchestres classiques. Cloches, gongs, xylophones en bois de teck, tambours, cymbales marquent le tempo - à trois temps, comme en Inde - tandis qu'un instrument à cordes ou à vent suit une ligne mélodique à cinq tons, comme en Chine. Apprécier cette « cacophonie » demande un peu d'habitude. Mais les danseurs sont si agiles et les danseuses aux longs doigts curieusement recourbés sont si gracieuses… Ils miment un épisode du Ramakien, une interminable histoire d'origine indienne pleine d'enlèvements et de rebondissements.
Le cinéma
Avec la crise économique des années 1997-98 est né un nouveau cinéma. Une nouvelle vague portée par de jeunes réalisateurs qui, à l'image des réalisateurs Pen-ek Ratanaruang (Monrak Transistor, Last Life in the Universe) ou Apichatpong Weerasethakul (Blissfully Yours, Tropical Malady) ont su dépoussiérer le cinéma local et séduire les festivals internationaux. Tous ces films sont disponibles en DVD et offrent une plongée intéressante dans la société thaïlandaise contemporaine.