Croyances et pratiques religieuses structurent, depuis longtemps, la société sénégalaise. La famille aussi. Chaque homme qui travaille doit faire vivre femme(s), enfants, parents et grands-parents, frères et soeurs, bref, toute sa famille, proche ou lointaine. Il s'agit là d'un devoir imprescriptible. Il conduit souvent au népotisme, dans l'entreprise comme dans les rouages mêmes de l'Etat.
Une lente évolution
La distinction entre hommes libres et esclaves, les castes établissant une hiérarchie entre les activités professionnelles, la terre qui n'appartient à personne : ces préceptes ancestraux se sont effacés avec le temps, permettant au Sénégal d'évoluer vers le modèle social de l'Occident. Le pays conserve des coutumes respectables. Elles recommandent de respecter l'autorité paternelle, de subvenir aux besoins des mendiants, de vénérer les vieillards. D'autres pratiques semblent plus discutables, comme la polygamie. Voire condamnables, telle l'excision, en perte de vitesse dans les grandes villes, mais encore d'actualité dans les villages.
La femme sénégalaise
Elle jouit d'une indépendance de plus en plus grande, vis-à-vis du père comme de l'époux. Depuis longtemps, elle préfère le boubou au voile, dans un pays très majoritairement musulman. Elle accède, aujourd'hui, à des postes supérieurs ; à Dakar, elle est médecin, professeur, avocate. Elle se lance dans la politique, comptant quelques représentantes à l'Assemblée nationale. Elle écrit aussi, telles les romancières Aminata Sow Fall ou Mariamma Ba. Depuis 1974, la loi la défend contre la répudiation arbitraire, et le divorce s'obtient par consentement mutuel. Tous les hommes ne voient pas cette émancipation d'un bon oeil. Dans les villages, les petites filles ne sont pas toujours scolarisées. La femme sénégalaise n'a jamais été une féministe à tous crins. Elément le plus stable du foyer, c'est en douceur qu'elle se dégage du joug des traditions. Elle représente, aujourd'hui, 60 % de l'électorat.