Les Polynésiens aiment faire la fête. Ce trait de caractère indéniable trouve son origine dans une histoire culturelle riche où les activités sportives le disputaient au divertissement. Outre la fête du Heiva qui se déroule 14 juillet, il n'est pas un samedi soir qui ne se termine en « bringue » sur la plage. De même, rares sont les hôtels qui n'organisent pas une soirée, trop souvent qualifiée de folklorique, avec un florilège de danses et chants polynésiens. Ici rien d'artificiel ni de suranné cependant. Les traditions festives s'accompagnent le plus souvent de rites culinaires où les convives se retrouvent autour d'un grand tama'ara'a, équivalent tropical de notre sacro-saint repas dominical. Quand l'événement est suffisamment important, le lagon résonne des échos d'une pêche aux cailloux, certainement l'une des traditions les plus hautes en couleur de Polynésie, tant par le cadre magique où elle se déroule que par le véritable ballet aquatique que les participants exécutent. Le collier de fleurs est un autre héritage chatoyant et parfumé de la tradition d'accueil des archipels et le premier symbole fort que tout arrivant reçoit en gage de bienvenue. Il est également une coutume qui veut que l'on affiche sa liberté ou son attachement à une personne en glissant une fleur de tiare derrière l'oreille droite ou derrière l'oreille gauche.
Sculpture
Si le tiki demeure sans conteste la référence artistique en Polynésie, rares sont ceux qui savent que ces sculptures anthropomorphes en bois, en corail ou en pierre avaient jadis une signification religieuse. On retrouve ainsi le tiki associé à des éléments d'architecture, à la proue ou à la poupe des pirogues, ou encore intégré dans des objets de la vie courante (peignes, éventails, bijoux, instruments de musique...). On le retrouve aussi dans les pétroglyphes, ces gravures ancestrales qui ornent encore quelques rochers inaccessibles ou préservés. On le retrouve enfin comme décoration sur le tapa, étoffe végétale fabriquée à base d'écorce de mei battue qui servait de vêtement et de symbole social, religieux, funéraire, et d'étalon de la richesse d'un individu ou d'un groupe en étant associée aux cadeaux et aux échanges entre familles ou personnalités. La sculpture est certainement la forme artistique la plus présente en Polynésie et les artistes polynésiens produisent un éventail assez large d'objets - plats, pagaies, lances, casse-tête, animaux marins tels que tortues et dauphins... Si la matière travaillée est le plus souvent le bois ou la pierre, les Marquisiens ont depuis longtemps développé une sculpture sur os d'une finesse et d'une précision parfois remarquables.
Tissus et bijoux
Outre le tapa, le pareu (paréo) arbore ses couleurs vives et ses motifs où, traditionnellement, l'élément végétal domine, à la plage comme à la ville. Les bijoux sont réalisés à base de coquillages, de nacre, de dents de cétacés ou de requins, d'os, sans parler de la fameuse perle noire que rêvent d'arborer toutes les vahine faisant leur entrée dans le monde. Très ancien, l'art de la vannerie et du tressage, commun à de nombreuses îles, s'exprime à Tahiti sous la forme de paniers, de bracelets, de colliers et surtout de chapeaux, en fibre de coco ou en feuilles de pandanus.
Le tatouage
La véritable spécialité artistique de Tahiti et de ses îles, c'est le tatouage, héritage culturel venu de la nuit des temps et qui, dans la société polynésienne pré européenne, était non seulement une marque de beauté mais faisait partie des exigences sociales. Encore une fois, c'est aux Marquises que cet art était le plus raffiné et le plus développé. un Marquisien pouvait être entièrement tatoué, y compris sur le visage et... sur la langue, ce qui, lorsque l'on connaît les techniques utilisant des aiguilles pointues en os ou en écaille, montre un certain stoïcisme. Si, par le passé, le tatouage était une marque d'appartenance à un clan, à une île ou à un archipel, il semble qu'il soit devenu aujourd'hui un moyen d'affirmer une certaine identité pour une jeunesse qui cherche à préserver les signes originaux de sa culture tout en se tournant vers l'avenir. Littérature, peinture et cinéma. Dans le sillage de Bougainville et de son Journal de voyage décrivant Tahiti comme la « nouvelle Cythère », de nombreux écrivains ont été attirés par les charmes de la Polynésie française, parmi lesquels Herman Melville, Victor Segalen, Robert Louis Stevenson, Jack London, Pierre Loti, Rupert Brooke, Sommerset Maugham, Charles Nordhoff, James Norman Hall et James Michener. Le plus célèbre des peintres y ayant séjourné est naturellement Paul Gauguin. Parmi les films tournés dans l'archipel, citons Tabou (1929), Les Mutinés du Bounty (1935), Les Révoltés du Bounty (1962), Hurricane (1979), Bounty(1984) et Love Affair (1994). Côté chanson, la Polynésie et plus particulièrement les Marquises ont été irrémédiablement marquées par Jacques Brel, qui repose dans le même cimetière que Gauguin, à Hiva Oa