Des ponchos et bonnets traditionnels de la culture péruvienne aux pulls et vestes plus touristiques, l'artisanat en laine, d'alpaga et angora notamment, est très développé et très abordable. Il présente des formes et des figures décoratives caractéristiques de la région et inspirés des textiles précolombiens Paracas, les plus beaux d'Amérique du Sud. Sont également présentes sur les marchés de très nombreuses copies de l'art foisonnant et extrêmement varié des peuples précolombiens : les céramiques célébrant toutes les formes de la fécondité et de la virilité, inspirées de la civilisation des Moches, les sculptures et masques en pierre à tête de félin d'inspiration Chavìn, mais aussi de jolies figurines ou églises miniatures en argile, d'adorables retablos (triptyques miniatures en bois à volets peints représentant les divinités indiennes, spécialité d'Ayacucho), des calebasses pyrogravées et peintes, des miroirs aux cadres en bois dorés à motifs floraux, des masques de carnaval ou des cierges de couleur à motifs géométriques.
Littérature
La littérature péruvienne a conservé quelques textes quechuas, dont Ollantay, une tragédie inca. La littérature métisse est marquée par les Commentaires royaux faits par Garcilaso de la Vega (1539-1616) sur la vie quotidienne des Incas. Le folklore local des différentes régions a influencé nombre d'écrivains, comme Ricardo Palma (1833-1919), ou Clorinda Matto de Turner. Le plus célèbre poète est César Vallejo (1892-1938). Les représentants de la littérature actuelle sont José María Arguedas et Ciro Alegría, qui ont décrit les conditions de vie et la répression des Indiens. Parmi les auteurs contemporains, on trouve aussi Mario Vargas Llosa, Alfredo Bryce Echenique, Manuel Scorza, Sergio Bambarén et Alfredo Pita. Bibliographie non exhaustive: Très brève relation de la destruction des Indes de Bartolomé de Las Casas, Les Veines ouvertes de l'Amérique latine d'Eduardo Galeano, Commentaires royaux sur le Pérou des Incas de Inca Garcilaso de la Vega, Les Incas d'Alfred Métraux, L'Autre Sentier d'Hernando de Soto, La Ville et les Chiens de Mario Vargas Llosa (Gallimard, 1981), Trilogie Inca, d'Antoine B. Daniel, et enfin, pour avoir une idée vivante de cette civilisation Les Sept Boules de cristal et Le temple du Soleil du créateur de BD Hergé.
Danse et musique
Péruviens et Boliviens sont férus de ces deux modes d'expression. Les musiques andines allient les sons de la quena (flûte en bambou), des zampoñas (flûtes de Pan), des ocarinas, des grelots, et de divers instruments à cordes et percussions. Pour accompagner les différents morceaux, il existe des centaines de danses traditionnelles. Les musiques du littoral allient les influences espagnole et africaine pour donner la música criolla. La danse est une des pierres fondatrices de la socialisation : les dîners sont bien souvent un prétexte à faire un tour de piste. Les danses les plus populaires sont la gracieuse marinera ou la brûlante alcatraz. Dans les boîtes de nuit, les jeunes se déhanchent sur du rock espagnol, de la salsa, du merengue, la techno-cumbia ou la chicha, importées de Colombie. On peut écouter des groupes jouer des airs folkloriques en les admirant danser dans les peñas, qui, de lieux populaires deviennent peu à peu des lieux très touristiques. Yma Sumac, surnommée « la Princesse aux cinq octaves », reste, encore une légende de la musique péruvienne. Du répertoire folklorique péruvien aux chants en quechua en passant par les mambos et les tangos, elle a réussi à envoûter le public par sa beauté et son registre vocal inouï.
Architecture et peinture
Reflet de pays multiculturels et multiethniques, l'art est d'une qualité et d'une diversité exceptionnelle. Outre ses fascinantes constructions préinca et inca, le Pérou est un des pays d'Amérique du Sud qui a gardé le plus de traces de la conquête coloniale. Églises, palais, monastères témoignent d'une architecture originale, mêlant l'art roman et gothique à des éléments hérités de la culture indienne. L'art baroque espagnol (le churrigueresque), caractérisé par un foisonnement de motifs décoratifs et une abondance de dorures, habille de véritables petits bijoux architecturaux. On peut les contempler à Arequipa, à Cuzco et dans la capitale bolivienne, Sucre. Les nombreux musées d'art témoignent d'une abondante production de peintures à thèmes religieux d'influence espagnole. Au XVIIe et XVIII e siècles, l'école de Cuzco fournit tout le pays en tableaux. Échappant aux canons esthétiques espagnols, elle a produit des ½uvres aux paysages ensoleillés et sensuels, peuplés de personnages roses et joufflus, plus proches de la vision indigène du monde. Aujourd'hui, Cuzco et le quartier de Barranco à Lima sont devenus les fiefs des peintres contemporains. Ces derniers ont cependant du mal à vivre de leur art. Le gouvernement ne débloquant aucun nuevo sol pour les aider. Le cinéma reste ainsi balbutiant et l'art, en général, est réservé à une élite. Durant les années de dictature, puis de terrorisme, beaucoup d'artistes ont souffert de la censure. Aujourd'hui, ils ont retrouvé la liberté d'expression mais sont désormais dépendants des lois du marketing et de la rentabilité. L'art indigène, quant à lui, longtemps dévalorisé, commence juste à être reconnu.