Chanteur, compositeur, acteur et metteur en scène, Zakaria Nyak Puteh, connu sous le nom de P. Ramlee, est l'artiste malais le plus populaire de la Fédération. Son destin se confond avec celui de l'âge d'or du cinéma malais d'après-guerre, produit par les studios de Singapour puis de Kuala Lumpur. Avec plus de 300 chansons et près de 70 films à son actif, il demeure la légende nationale du septième art. Du drame historique à la comédie, l'oeuvre cinématographique de P. Ramlee couvre tous les genres. Récompensé de Tokyo à Paris en passant par Hong Kong et Berlin, P. Ramlee avait acquis une renommée internationale dans les années 1960. Sa carrière sera écourtée par sa disparition soudaine à l'âge de 44 ans.
Lee Kuan Yew (1923)
Immigrant chinois de la troisième génération, l'homme fort de Singapour, qui a régné sur la République de sa création jusqu'en 1990, est reconnu comme le père de la nation. L'architecte de la prospérité, dont personne ne remet en cause le rôle économique, est aussi un homme autoritaire qui a mis en place dans la ville-Etat des règles sévères, indispensables selon lui au développement économique. Médias sous contrôle, opposition bridée, contrôle des citoyens ont longtemps été dénoncés à l'étranger comme une dérive dictatoriale du régime. Remplacé par Goh Chok Tong en 1990, il demeure néanmoins ministre d'honneur. En août 2004, son fils, Lee Hsien Loong, devient Premier ministre et laisse son tout-puissant père au poste de ministre spécial.
Mahathir Mohamad (1925)
Génie visionnaire pour les uns, mégalomane pour les autres, le quatrième Premier ministre de la Fédération, au pouvoir de 1981 à 2003, est sans conteste l'artisan de la formidable croissance économique qu'a connue la Malaisie durant les deux dernières décennies. Cet enfant de l'Etat du Kedah, médecin de formation, est entré en politique à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Connu pour ses prises de position peu orthodoxes, fustigeant tour à tour Occidentaux, juifs et musulmans, le « Docteur M. » a fait entendre la voix de la Malaisie sur la scène internationale. Partisan d'un islam résolument tourné vers la modernité, il est parvenu à juguler la progression des fondamentalistes du parti musulman. La popularité du père du miracle malaisien, amoureux des grands projets et fervent défenseur des « valeurs asiatiques », a cependant souffert à la fin de son mandat de l'emprisonnement de son ancien dauphin, le très populaire Anwar Ibrahim, suspecté de vouloir lui ravir le pouvoir.