Lillie Langtry fut l'une des premières jeunes femmes issues de bonne famille à monter sur les planches. Native de Jersey, elle fit ses débuts au Haymarket Theater de Londres en 1881, alors que son premier époux venait d'essuyer une faillite. En 1878, le peintre anglais John Everett Millais fit d'elle un portrait qu'il intitula The Jersey Lily (« le lis de Jersey »). Le nom lui resta. Sa grande beauté puis sa liaison semi-officielle avec le prince de Galles et futur roi Edouard VII contribuèrent à la rendre célèbre. En 1900, elle revint sur son île natale pour inaugurer l'Opera House de Saint Helier. Plus tard, Oscar Wilde écrivit Lady Windermere's Fan pour elle. Lillie Langtry mourut à Monaco en 1929 mais fut inhumée au cimetière de l'église de Saint Saviour où un buste Art déco célèbre aujourd'hui sa beauté.
Sybil Hathaway (1884-1974)
Sybil Mary Collings Beaumont - ou Hathaway du nom de son second mari - fut la troisième Dame de Sercq après Suzanne Le Pelley (1730-1733) et Marie Collings (1852-1853). Elle hérita du titre à la mort de son père en 1927. Pendant l'occupation allemande, Sybil Hathaway incita les habitants de Sercq à résister et refusa d'en partir pour montrer l'exemple. Dans les années de l'après-guerre, elle sut développer le tourisme tout en maintenant la tradition et se rendit célèbre en interdisant l'accès de Sercq aux automobiles. Cette décision, prise à contre-courant d'un modernisme effréné, participe toujours aujourd'hui à la spécificité d'une île on ne peut plus fascinante pour l'homme contemporain.
Gerald Basil Edwards (1889-1976)
Cet écrivain né à Guernesey et méconnu de son vivant est l'auteur posthume d'un roman unique en son genre intitulé Sarnia dans son édition française. « oeuvre de génie », selon le grand romancier britannique William Golding, ce livre de presque 600 pages raconte dans une langue patoisante la vie d'un paysan de l'île, de 1880 à 1970. Ebenezer Le Page - c'est son nom - est un personnage attachant, un îlien authentique dont les mémoires, aussi fictives soientelles, restent un précieux témoignage de la vie à Guernesey au siècle dernier. Faute de moyens pour retourner sur son île natale, Gerald Basil Edwards mourut à Weymouth en 1976. A sa mort et selon sa volonté, sa logeuse brûla tout ce qu'il possédait. Tout sauf le manuscrit de Sarnia, refusé jusqu'alors. Il fut publié à Londres en 1981 et en France l'année suivante.