Si la langue liée à leurs origines normandes se perd inexorablement, les îles oeuvrent sans cesse à honorer leur patrimoine, promouvoir leurs artistes et entretenir ainsi la mémoire collective.
Francophonie
On dit que environ 11 % des habitants parlent français mais, exception faite de certains patronymes, noms de villas, de routes et de rues, force est de reconnaître que la langue anglaise s'est un peu partout taillé la part du lion.
Patrimoine architectural
Le granit local est la constante d'une architecture marquée par l'histoire des îles, des vestiges néolithiques aux tours, châteaux et digues. Jersey et Guernesey doivent, qui plus est, de superbes halles à l'époque victorienne et, ici ou là, quelques curiosités dues au talent d'artistes inspirés.
Littérature
Après Robert Wace, plusieurs poètes locaux ont témoigné de leur vie aux îles au cours du XIXe siècle, mais c'est un Français que l'histoire retient : en exil à Guernesey, Victor Hugo y a signé, entre autres chefs-d'oeuvre, Les Travailleurs de la mer. Au XXe siècle, on doit le roman Sarnia au Guernesiais G.B. Edwards. On ne compte plus, par ailleurs, les écrivains des deux côtés de la Manche que les îles continuent d'inspirer.
Les Travailleurs de la mer, Victor Hugo (Editions Nelson, 1913-1915, Folio). Histoire d'amour tragique doublée d'une lutte contre la mer et contre tous ceux qui la peuplent. Sarnia, G. B. Edwards (Editions Maurice Nadeau, 1982, Folio). Passionnant journal d'un paysan de Guernesey ou la vie quotidienne aux îles au XXe siècle. La Promeneuse d'oiseaux, Didier Decoin (Editions Le Seuil, 1996). Histoire d'amour romantique entre un vacher et une jeune fille presque muette, avec pour cadre l'île d'Aurigny. Corps-Morts, Sylvie Rouch (Editions Après La Lune, 2005). Roman noir dont l'intrigue balance dangereusement entre côtes françaises et anglo-normandes.
Peinture
Parmi les peintres présentés au Jersey Museum, on note le paysagiste John Le Capelain et le portraitiste sir John Everett Millais dont la toile The Jersey Lily fit fureur à la Royal Academy de Londres en 1878. Guernesey doit, par ailleurs, de superbes marines au peintre William Lionel Wyllie.
Pubs et coutumes
Ne pas aller au pub serait un manquement à qui veut s'imprégner des coutumes locales. Il y a tant de public houses aux Anglo-Normandes que chacun doit trouver chaussure à son pied. Leurs points communs : enseignes et noms évocateurs, service au bar, cloche de la dernière tournée, moquette colorée, jeu de fléchettes, bière et cidre à la pinte, heures de pointe (midi et 18 h). Ce qui les différencie : les habitués (supporters effrénés d'un club sportif ou simples voisins de quartier), les décibels du concert live, l'ambiance tantôt « country club », tantôt « saturday night fever » ou la qualité des plats proposés (du simple snack ou pub grub à une cuisine plus élaborée). Ouverts de 9 h à 23 h en semaine, de 11 h à 23 h le dimanche. Fermés à Sercq le dimanche. Late openings à Aurigny.