Curieux, passionné du grand large, Marc n'a que 17 ans, en 1271, quand son père et son oncle, importants marchands vénitiens, décident de l'emmener avec eux en Orient. C'est le début de l'aventure qui conduira Marco Polo sur la Route de la soie jusqu'à Shangdu, en 1275, où vit le toutpuissant Kubilay khan. L'empereur s'enthousiasme pour l'intelligence et l'habilité diplomatique du jeune Vénitien, auquel il confie d'importantes charges. Vingt ans après, riche d'expérience et de sagesse, Marco Polo revient dans sa ville natale, prêt à décrire tout ce qu'il a connu, les palais magnifiques, les animaux sauvages, la vie des princes et des gens des campagnes, dans son livre Il Milione (Livre des merveilles du monde). C'est le premier récit extraordinaire sur la Chine mongole.
Laurent le Magnifique (1449-1492)
A la moitié du XVe siècle, Florence est gouvernée par une famille riche et puissante : les Médicis, banquiers et mécènes estimés par le peuple. Les luttes entre les différents partis politiques sont terminées et la ville jouit d'une grande prospérité. La naissance de Laurent, neveu de Cosme l'Ancien, marque un moment heureux pour toute la famille. En 1469, le jeune homme, âgé de vingt ans, succède à son grand-père dans le gouvernement de la ville. Grand diplomate, il renouvelle l'entente avec Milan, Naples et Rome. Pour établir de solides liens d'amitié avec le pape Sixte IV, le prince soutient l'économie chancelante du Vatican avec la banque de famille. Intelligent, cultivé et passionné d'art, Laurent appelle à sa cour les meilleurs artistes de son époque, parmi lesquels Brunelleschi et Beato Angelico. Florence est le coeur de la Renaissance, et le prince devient poète.
Tiziano Vecellio, dit le Titien (1485-1576)
Enfant de la Renaissance, le Titien amena la peinture vénitienne à sa parfaite maturité et fut à son époque le peintre le plus célèbre et le plus sollicité. Auteur de grands retables pour les églises (Frari) ou les scuole (la Carita), il donne la préférence à la couleur plutôt qu'à la forme, avec des coloris éclatants et d'audacieux effets de halo. Il fera également le portrait des grands de son siècle, de François Ier à Charles V.
Carlo Goldoni (1707-1793)
Le plus illustre représentant du théâtre vénitien a très tôt conscience de sa vocation. A 13 ans, il s'enfuit de chez son père, qui veut en faire un médecin, pour rejoindre une troupe de théâtre de passage dans la ville. Le « Molière vénitien » rénove la classique Comedia dell' arte, utilisant une recette apparemment simple : mêler la tradition populaire à un sens de l'observation très aigu des moeurs de son temps. Acteur, metteur en scène, il est surtout l'auteur, en dialecte, d'une centaine de pièces : La Locanderia, Arlequin valet de deux maîtres... Toutes réunissant des personnages gais, pleins d'esprit et de malice. Poursuivi par ses créanciers, il quitte Venise pour Paris en 1762, où il deviendra maître d'italien à la Cour.