Le patrimoine artistique italien est le plus riche du monde, selon l'Unesco. Tous les styles et toutes les époques artistiques qui se sont succédé au cours des siècles sont représentés par des monuments, des églises et des musées, répartis dans tout le pays.
L'architecture
L'arc en pierre, marquant toute l'histoire de l'architecture occidentale, est l'invention formidable des Etrusques, réalisée pour la première fois à Volterre, en Toscane, avec la porta dell'Arco. Tous les styles sont présents en Italie du Nord : de l'Arena de Vérone aux petites églises romanes du XIIe et XIIIe siècle, des cathédrales gothiques aux somptueux édifices baroques de Rome, en passant par les palais de la Renaissance toscans, du style néoclassique de la Scala de Milan à l'Art nouveau du début du siècle pour terminer par les structures modernes et hardies du porto Vecchio, à Gênes, réalisé par Renzo Piano en 1992.
La peinture
S'il ne fallait retenir qu'un nom, celui de Léonard de Vinci, qui peignit le plus célèbre tableau du monde, la Joconde au sourire énigmatique, serait suffisant. Le patrimoine pictural de l'Italie du Nord, qui va des fresques des tombeaux étrusques jusqu'à l'art moderne, est si riche qu'il est impossible de le résumer en quelques lignes. Les fresques paléochrétiennes de Castelseprio, les mosaïques byzantines de Ravenna, les célèbres fonds d'or du XIIIe et XIVe siècle de l'Ombrie, la peinture de Giotto, qui fait vivre sur la toile les passions humaines, ou les anges souriants et légers peints par Mantegna dans la Camera degli sposi ou encore la Chambre des époux à Mantoue, sont seulement quelques exemples de la richesse de l'art de l'Italie du Nord. Sans oublier les grandes écoles de peinture des maestri toscani du XVIe et XVIIe siècle, les paysages de Toscane peints par les Macchiaioli au XIXe siècle et, enfin, les grands artistes du XXe siècle, comme Boccioni, Carrà et Morandi. C'est assurément à la Renaissance que la peinture italienne explose littéralement.
La littérature
Le long voyage de la littérature italienne à travers les siècles commence au début du XIVe siècle lorsque Dante Alighieri, considéré comme le père de la langue et de la littérature, rédige La Divine Comédie. Des poètes, tels Petrarque, qui puise la source de son inspiration artistique à Avignon, ou Giacomo Leopardi, originaire de Recanati, dans les Marches, sont des auteurs célèbres dans le monde entier. Le mot machiavellico, que l'on emlancent ploie couramment en Italie pour désigner une personne qui agit selon des stratégies subtiles, dérive de l'écrivain toscan Nicolo Machiavelli (1469-1527), qui, dans son livre le Prince, enseigne l'art de gouverner. En 1861 naît à Trieste Italo Svevo, le plus important écrivain contemporain de l'Italie du Nord, qui, dans La Coscienza di Zeno, renouvelle, sous l'influence de la psychanalyse, les techniques littéraires du roman, et devient le maître à penser de la littérature européenne du début du XXe siècle.
La musique
Si tout commence par le chant grégorien et latin, peut-on évoquer l'Italie sans s'attarder avant tout sur l'opéra, un art qu'elle a créé au XVIIe siècle ? Qu'il soit florentin, romain, vénitien et, un peu plus tard, napolitain, l'opéra occupera toutes les cours d'Europe aux XVIIe et XVIIIe siècles. C'est l'Euridice de Jacopo Peri qui reçoit le titre de « premier opéra de l'histoire de la musique ». Monteverdi (1567-1643) lui emboîte le tempo, bientôt repris à Rome et Venise. Celle-ci perd son aura au profit de Naples, où compose Alessandro Scarlatti (1660-1725). C'est ici que l'opera buffa prend son envol pendant que, à l'autre bout du pays, Vivaldi (1813-1901) s'essaie au religieux. Si un Rossini (1792-1868), un Bellini (1801-1835) ou un Donizetti (1797-1848) réhabilitent le bel canto, c'est Verdi (1813-1901) qui a consacré véritablement cet art. Carmen, quant à lui, est le premier opéra vériste, mais les Italiens ont renchéri avec le Cavalleria rusticana de Pietro Mascagni (1863-1945), et Giacomo Puccini (1858-1924) met un terme à ce romantisme agonisant avec La Bohème, et plus encore sa Tosca. Pour finir sur une note d'apothéose, il faut citer le Napolitain Enrico Caruso (1873-1921), le ténor le plus célèbre de son temps et de l'histoire lyrique.
Le cinéma
Avec la création de Cinecittà, en 1935, l'Italie crée son Hollywood, bâti sur 60 hectares par Mussolini pour servir la gloire du régime. Le plus sudiste des cinéastes est inévitablement le Romain Fellini (1920-1993), qui a su rendre la folie incompréhensible du Mezzogiorno, comme son amour pour l'esthétique gréco-latine, dans le Satiricon. Moins grinçant, mais tout aussi percutant, le Napolitain Francesco Rosi (1922). Cet ancien assistant de Visconti (1906-1976) a su toucher du doigt la réalité italienne, dans son quotidien, Mafia comprise. Salvatore Giuliano et Main basse sur la ville comptent parmi des chefs-d'oeuvre du genre. Dans un style différent, Sergio Leone (1929-1989) a donné ses lettres de noblesse au western à l'italienne avec Pour une poignée de dollars. Enfin, un clin d'oeil à l'humour italien, et plus spécifiquement napolitain, avec la famille De Filippo : Eduardo, extraordinaire acteur et auteur, et son frère Pepinno, qui tourna, entre autres, avec Dino Risi. En 1998, Roberto Benigni, reçoit trois Oscars pour son film La vie est belle. Il représente, avec Nanni Moretti, Tullio Giordana et Marco Bellocchio, quelques-uns des meilleurs représentants du cinéma italien actuel.