Chez les Hindous, qui représentent la majorité des Indiens, la société est dominée par le système des castes, ou varna, hérité du système védique. Celui-ci distingue d'un côté les lettrés (brahmanes), les guerriers (kshatriya), et les commerçants (vaishya), considérés comme «purs » (varna), et de l'autre, leurs serviteurs (shudra) considérés comme « impurs ». Ces catégories n'impliquent aujourd'hui aucune notion directe de richesse. Avec le temps, une catégorie encore plus basse est apparue, celle des hors-caste, communément appelés « intouchables ». Autre hiérarchisation très forte en Inde : le système des jati, qui correspond assez précisément à un découpage par professions ou corporations (plus de 3 000). Chaque village a son propre système de jâti. On notera que plus l'hindou est élevé dans la hiérarchie des castes, plus les contraintes sont pour lui rigides. Ainsi, alors que la consommation de viande est formellement interdite aux hautes castes, elle est autorisée pour les basses castes, d'où la notion d'impureté qui en découle.
Pratique religieuse quotidienne
Pour les hindouistes, Dieu est partout et se manifeste sous la forme de divinités. Outre les trois grands dieux de la triade hindoue (Brahma, le créateur, Vishnou, le protecteur, et Shiva, le destructeur), le panthéon indien comprend l'équivalent de 33 millions de divinités. Avec 120 millions de fidèles, l'islam est la plus forte minorité indienne. Parallèlement aux fondements de cette religion, les musulmans indiens ont plus ou moins intégré le modèle de hiérarchisation de la communauté hindoue. Ainsi, la basse catégorie des Ajlaf regroupe la plupart des hindous qui se sont convertis à l'islam pour échapper à la discrimination du système des castes. Autres minorités : les sikhs (monothéistes, leur but ultime est la libération, « mukti », du cycle des réincarnations, à l'image de leur père spirituel, Guru Nanak,1469), les jaïnistes (fondé par le Jina, « le Vainqueur », au VIe siècle av. J.-C, prône le respect absolu de la vie sous toutes ses formes), les bouddhistes (autrefois majoritaire, ils cherchent en toutes choses la « Voie du Milieu », la modération), les parsistes (pour lesquels le Mal et le Bien s'opposent dans le monde. Ils siègent à Bombay).
La famille, primordiale
Sauf rare exception, comme au Kerala, la société est de type patriarcal. La cellule familiale traditionnelle des villages regroupe généralement plusieurs générations sous le même toit. En ville, les familles ont tendance à se réduire au couple et aux enfants. Si les mariages d'amour font leur apparition dans les grandes villes, le mariage arrangé reste la norme. Les parents organisent plusieurs rencontres et ce n'est qu'après le consentement mutuel des deux époux que le mariage est célébré. Traditionnellement, la femme quitte alors le foyer de ses parents pour rejoindre la maison familiale de son époux. Elle passe alors sous le contrôle de sa belle-mère, qui a la mainmise sur toute la vie de la maisonnée. Lors des mariages, la famille de la mariée s'engage presque toujours à fournir une dot à celle du futur époux. Argent, voiture, appareils ménagers... Lorsque la famille n'est pas en mesure d'honorer ses promesses, la femme s'expose bien souvent aux remontrances de sa belle-famille. Un constat d'autant plus terrible qu'ils vivent souvent sous le même toit et que l'hostilité peut parfois conduire au meurtre. Ainsi, il n'est pas rare que certaines femmes soient brûlées vives devant leur fourneau. Un sari embrasé passe facilement pour un acte de maladresse.