Naturellement souriants, ouverts et curieux de tout, les Mauriciens adorent bavarder, avec leurs voisins les plus proches comme avec les touristes venus du bout du monde. Et ils semblent très soucieux d'offrir la meilleure image possible de leur pays. L'immense succès touristique de l'île n'entame pas son âme. Souvent évoquée, la gentillesse de ses habitants apparaît inébranlable, dans les villages les plus reculés du plateau central comme dans les stations balnéaires les plus fréquentées. Ce peuple-là, à la fois chaleureux et discret, est bien éduqué. Plus de 90 % de ses enfants fréquentent l'école et de plus en plus de ses étudiants accomplissent des études supérieures, notamment au Réduit, le plus grand centre universitaire de l'île. Même dans le dénuement qui les frappe parfois, les Mauriciens restent dignes. Entre les uniformes bicolores des écoliers, les chemises blanches des commerçants chinois, les cravates en soie des hommes d'affaires, les saris chatoyants des femmes hindoues, les longues tuniques des femmes musulmanes, les blazers croisés des Franco-Mauriciens, le spectacle de la rue, notamment à Port Louis, apparaît plutôt flatteur. Le Mauricien a une très haute idée de sa citoyenneté et exerce pleinement son droit de vote. Il aime la fête et ne s'en prive pas, quelles que soient sa caste ou sa condition sociale. Il adore aussi les jeux d'argent, de même qu'il se passionne pour le football, suivant assidûment les rencontres internationales à la télévision. L'essor économique du pays favorise l'épanouissement de la classe moyenne, qui accède avec enthousiasme à l'automobile, au téléphone portable, à la cassette vidéo, au CD et, bien sûr, à la mode occidentale.