La qualité artistique de ses productions lui vaut une réputation internationale. Son fondateur, Dušan Vukotic (1927-1998), est le premier étranger récompensé par un oscar à Hollywood pour un film d'animation (« Surogat », Le Substitut, en 1961). Le Festival international du film animé de Zagreb (tous les deux ans) reste un rendez-vous très couru des professionnels. Le succès remporté par l'une des dernières productions originales de Croatia Film, « Lapitch le petit cordonnier » (Sergt Hlapic), tiré d'un conte d'Ivana Brlic-Mažuranic, l'Andersen croate (1874-1938), l'atteste. Plus de 300 000 cassettes vidéo se sont vendues sur le marché français.
L'école des peintres naïfs de Hlébine
Fondée par les peintres Ivan Generalic, Franjo Mraz et Mirko Virius, à Hlébine dans le nord-est de la Croatie, au cours des années 1930, elle regroupe aussi les artistes de la nouvelle génération, célèbres désormais dans le monde entier : Dragan Gaži, Josip Generalic, Mijo Kovaci?, Ivan Lackovic, Ivan Ve?enaj... Peintres paysans, ils travaillent sans souci de réalisme et utilisent volontiers des couleurs incongrues dans leurs paysages, leurs scènes de la vie villageoise ou leurs portraits. Auto-envahit didactes pour la plupart, ils ne dédaignent pas les détails grotesques, et leurs œuvres s'apparentent presque au surréalisme.
La « tambura »
D'origine turque, cet instrument à cordes dont on joue sans archet fut popularisé au XIXe siècle grâce aux orchestres qui se produisaient dans les villes et les villages de Slavonie. C'est aujourd'hui l'un des symboles de l'identité croate. On le retrouve aussi bien dans les musiques traditionnelles que populaires. D'ailleurs, on ne conçoit pas à Zagreb une fête de mariage sans tambura, et souvent des groupes de musiciens jouant de la tambura (tamburaši) animent les restaurants le soir. Les ensembles les plus célèbres enregistrent même des disques. Chaque année, un festival de tambura a lieu à Osijek.
La sculpture
Ivan Meštrovic (1883-1962), surnommé le Rodin croate, est le plus célèbre des sculpteurs croates. Ses oeuvres sont éparpillées à travers le monde... jusqu'à Ottawa, où l'on peut admirer son imposante phalange canadienne élevée à la mémoire des soldats canadiens de la grande guerre. Un contemporain de Meštrovic, August Augustincic (1900-1979), est l'auteur du monument à la paix qui trône devant l'entrée du siège de l'Organisation des Nations unies à New York. La sculpture est une tradition ancienne chez les Croates. Dans l'aile Denon du musée du Louvre, consacrée à la sculpture italienne du quattrocento, on trouve les sculptures et bas-reliefs de deux artistes originaires respectivement de Vrana (près de Zadar) et de Trogir (près de Split) : Franjo de Vrana (Francesco Laurana à l'italienne) et Ivan Duknovi (Giovanni Dalmata de Trau). Franjo de Vrana (1430-1502) a d'abord travaillé en Dalmatie, puis en Italie, enfin à la cour du roi René en Avignon, où il est mort. C'est lui qui a exécuté l'autel Saint-Lazare de la cathédrale de la Major à Marseille. On lui doit aussi le retable de la montée au Calvaire à Saint-Didier d'Avignon et le tombeau de Charles du Maine au Mans.
Des célébrités croates
Le show-business compte quelques figures d'origine croate, notamment Josiane Balasko, John Malkovitch et Goran Visnjic, acteur vedette de la série télévisée Urgences. Ainsi que Branko Lustig, producteur de La Liste de Schindler et de Gladiator. Dans un autre registre, on peut mentionner le pianiste Ivo Pogorelich (1958), lauréat du concours Chopin de Varsovie en 1980. Que Dora Maar (Théodora Markovic), la célèbre muse de Picasso, était croate par son père. Ou rappeler que Patricia Spehar, Miss France 1997, était une jeune étudiante d'origine croate. Sans oublier que deux chimistes suisses d'origine croate, Lavoslav Ruzicka (1887-1976) et Vladimir Prelog (1906-1998), ont reçu le prix Nobel, en 1939 et en 1975. Mais le plus célèbre des scientifiques originaires de Croatie est sans aucun doute le physicien naturalisé américain, Nikola Tesla (1856-1943).