Envahie et pillée au cours des siècles, détruite par de nombreux tremblements de terre, Chypre n'a pas une architecture exemplaire. Cependant, l'art byzantin a envahi les églises, les chapelles et même les demeures dont les plus anciennes, en ville comme à la campagne, sont restaurées grâce à une politique intelligente de sauvegarde lancée par les pouvoirs publics. Le vieux quartier de Lefkosia, comme les villages autour de Pafos, sont à ce propos des exemples marquants. Parmi les principaux intérêts architecturaux de Chypre, il y a ses chapelles aux réminiscences gothiques et que l'on découvre au hasard d'une promenade. Témoins de l'époque des Lusignan, ces vieilles pierres ou ces fresques, comme à Pyrga ou à Lefkosia dans le quartier longeant la ligne de « séparation » de la ville, illustrent une histoire qu'aucune autre île de la Méditerranée n'a connue.
Musique
Le Chypriote chante à tous les instants de la vie. Des chansons venues d'Athènes, mais aussi des mélodies inspirées des légendes locales. Le folklore musical n'est pas très riche, mais le caractère joyeux et enjoué des Chypriotes transforme toutes les fêtes, notamment les mariages, en des moments particulièrement heureux, où les chansons rythment toutes les heures de la journée. A Chypre, la vie nocturne n'est pas un vain mot. On peut aller danser dans les nombreuses tavernes traditionnelles ou dans des discothèques qui n'ont rien à envier à celles d'Europe. La plupart des hôtels ont leur propre orchestre.
Peinture
Pendant près de mille ans, Chypre a fait partie de l'Empire byzantin. L'art de cette époque s'inscrivait dans la continuité de l'héritage grec, prépondérant dans cette région de la Méditerranée orientale. Héritage qui se traduit par la profusion d'icônes, qu'on trouve partout, dans les églises, les chapelles, les restaurants et chez les particuliers. L'icône n'est pas une image pieuse, comme on peut en rencontrer dans l'Eglise catholique. C'est une prière. Elle reflète le royaume de Dieu. Elle a donc un caractère sacré. L'icône traditionnelle est faite d'un morceau de bois taillé aux dimensions de l'image. Les représentations sont peintes sur des toiles avec des couleurs à la détrempe, c'est-à-dire délayées dans de l'eau additionnée de jaune d'oeuf. Jamais à l'huile. L'art de l'icône est bien vivant. Les oeuvres modernes du monastère de Kykko, dans le Troodos, sont là pour le prouver.
Rimbaud dans le Troodos
Son oeuvre poétique achevée, Rimbaud a 24 ans quand il débarque à Chypre. Il y vivra comme un vagabond, dormira à moitié nu sur les plages, dévoré par les moustiques et les puces, exerçant pendant quelques mois la fonction de contremaître. Bohémien devenu maçon, il participe dans les années 1880-1881 à la construction, à Troodos, de la résidence d'été du gouverneur britannique, à présent celle du président de la république de Chypre. Aujourd'hui, on peut lire sur une plaque posée sur un des murs de la résidence : « Arthur Rimbaud poète et génie français, au mépris de sa renommée, contribua de ses propres mains à la construction de cette maison - MDCCCLXXXI. » Après une violente querelle avec ses employeurs anglais, Rimbaud quitte Chypre le 20 juillet 1881 « avec 400 francs en poche ». Il vogue vers Alexandrie et Aden. On ne le reverra plus dans l'île.