Comme tous les pays longtemps occupés par une puissance étrangère, la Bulgarie a développé une puissante tradition orale garante de la conservation de la culture nationale. Aujourd'hui encore, fêtes et coutumes tiennent une place considérable dans la vie quotidienne et font partie des grandes richesses du pays. Comme ailleurs dans les Balkans, certains rites représentent des survivances de traditions très anciennes d'origine indo-européenne. Ce sont les événements religieux qui ponctuent les festivités tout au long de l'année. Néanmoins, rites païens et rites chrétiens s'entremêlent constamment.
La pâque orthodoxe
Cette fête majeure se trouve décalée d'une ou deux semaines par rapport au calendrier catholique. La semaine précédant Pâques donne lieu à différents rituels. Tout d'abord la maîtresse de maison achète suffisamment d'oeufs pour les cuire et les colorer. Certains sont seulement teints de façon uniforme, d'autres sont soigneusement ornés de motifs floraux ou géométriques dessinés sur fond rouge. Le jeudi, c'est la préparation de la brioche traditionnelle (kozounak). Dès le vendredi, les fidèles se rendent à l'église pour passer, en présence du pope, sous une table décorée. Le samedi soir, c'est la messe de Pâques. A minuit, les cloches sonnent et le pope annonce : « Le Christ est ressuscité. » La foule répond : « C'est la vérité, il est ressuscité. » Rentré chez lui, chacun se munit d'un oeuf et frappe celui du voisin. Le repas traditionnel autour d'un agneau a lieu le dimanche midi. Les hôtes et leurs invités échangent alors des oeufs peints.
Les derniers montreurs d'ours
Il y a peu, les metchkari exerçaient encore en Bulgarie. Tout en jouant d'une gadoul ka (instrument à cordes traditionnel) ou d'un accordéon, ils faisaient danser leur ours, dressé sur ses pattes arrière. Pour forcer l'animal, l'homme tirait sur une chaîne reliée à un anneau perçant son nez. Enchaîné ainsi à son maître depuis son plus jeune âge, l'ours était souvent acheté à des braconniers. On était metchkar de père en fils et depuis plusieurs générations. Le métier convenait parfaitement aux Tsiganes : pas besoin d'études, une vie passée sur les routes avec famille et roulotte. Après la chute du communisme et avec la crise, de nouveaux venus alimentaient le trafic en s'improvisant metchkari pour faire vivre leur famille. Désormais, afin d'empêcher tout prélèvement dans la nature, les montreurs d'ours sont interdits.
Noël
Le soir du 24 (Badni vetcher), la famille se réunit autour d'un repas exclusivement végétarien composé d'un pain spécial maison, de feuilles de choux et de vigne fourrées, de gros haricots, de poivrons et de fruits secs. Le nombre de mets doit être impair. La tradition veut que personne ne se lève durant le repas et que la table reste dressée jusqu'au lendemain. A minuit, c'est la distribution des cadeaux et, le lendemain midi, la viande revient au menu.
Agenda festif, sportif et culturel
1er janvier :Sourvakari. Tôt le matin, les enfants entrent dans les maisons et frappent symboliquement les hôtes avec une branche de cornouiller décoré, en souhaitant bonne année, bonne santé et prospérité. En remerciement, ils reçoivent quelques pièces ou des gâteaux. Grande fête à Solnik, tous les ans. 6 janvier : fête de Saint-Jordan. A Koprivchtitsa, la croix est jetée dans la rivière et les jeunes hommes sautent dans l'eau gelée pour l'attraper. Réussir apportera une bonne santé durant l'année. Du 1er au 14 février : fête de Trifon-Zarézan. Fête de la Vigne et du Vignoble, gardés par saint Trifon. Février : carnaval Koukéri. Durant la dernière semaine précédant le carême de Pâques, de jeunes hommes célibataires déguisés en animaux dansent et rient pour chasser les mauvais esprits. Grands rassemblements à Pernik, Petritch et Sandanski. Sirni zagovezni : 7 semaines avant Pâques, début de la période de jeûne : on se réunit en famille et on demande pardon aux anciens. 1er mars :Baba Marta. 3 mars : Fête nationale (la libération de 1878). 1er avril : Journée internationale de l'humour à Gabrovo. 6 avril : Journée internationale des Roms ; Pâques orthodoxe. 1er mai : fête du Travail. 2 mai : fête de Saint-Georges. A Etara, reconstitution du rite traditionnel, jeux, repas (courbane). 24 mai : Journée nationale de la culture et de l'écriture slave. Juin :Varnensko liato. A Varna, Festival international du spectacle, de la musique, du folklore et du jazz. 20 juin : fête de Sain Enio. A Etara, concours de bouquets et de couronnes de fleurs, feu de joie. 6 septembre : anniversaire de la réunification bulgare de 1885 22 septembre : fête de l'Indépendance. 24 et 25 décembre : Noël.
Baba Marta
Au 1er mars, à l'occasion de l'arrivée du printemps, les Bulgares offrent une martenitza pour porter bonheur à leurs proches. Toujours faite de coton rouge et blanc, la martenitza traditionnelle se compose de deux petits personnages. Ils s'appellent Pijo et Penda, sont frère et soeur et ont pour grandmère le printemps (Baba Marta). Celle-ci, selon son humeur, fait la pluie ou le beau temps provoquant les giboulées de mars. Il faut porter la martenitza jusqu'à la vue de la première cigogne ou hirondelle. Alors, on la met sous une pierre en faisant un voeu. Lorsque les petits enfants la cachent ainsi, ils font une lettre pour Baba Marta dans laquelle ils demandent un cadeau. Si l'enfant est sage, il trouvera un paquet à côté de la pierre et s'entendra dire : « Tu vois, tu as été sage et Baba Marta t'a écouté. »