L'art brésilien est la manifestation d'une culture éminemment populaire. Le folklore du nord-est du pays en est la preuve. Chaque région possède sa fête, empreinte de la fusion des cultures africaines et européennes.
La musique
Personne n'ignore que le Brésilien vit pour et par la musique, qu'elle est son âme et son corps... Elle vit dans les botecos (bars populaires), sur la plage ou dans les rues. Par elle, on exprime ses sentiments intimes aussi bien que sa révolte contre les déboires de la politique nationale. Le samba (se dit au masculin) est le visage le plus connu de ce véritable art de vivre, et il en existe plusieurs formes : le samba-enredo, écrit sur mesure pour les défilés du carnaval, le samba-canção, mélodie plus mélancolique, le pagodes, rythme cadencé des favelas, le samba-pop, le samba-reggae, le samba-rap... Le genre phagocyte les courants musicaux, qu'ils soient américains ou européens. L'exemple le plus flagrant de cette capacité de recyclage est la bossa nova, née de samba, de jazz et du génie de musiciens comme Tom Jobim, Vinicius de Moraes et João Gilberto, dans les années 50. Aujourd'hui, 80 % de ce qui se vend au Brésil est issu de la production nationale. De nouveaux courants, comme l'Axé music ou le mangue beat, foisonnent. D'autres, comme la musique sertaneja, expression des zones rurales, passent par le mélange et la réinvention avant d'apparaître sur la liste des meilleures ventes dans les grands centres urbains. Ladite MPB (musique populaire brésilienne), dont les maîtres sont Chico Buarque, Caetano Veloso, Gilberto Gil, Gal Costa ou Milton Nascimento, suscite toujours le même enthousiasme depuis le premier Festival de la Chanson, en 1965.
L'architecture
Depuis une quinzaine d'années, le Brésil a pris conscience de l'importance de préserver son patrimoine architectural. La récente rénovation du Pelourinho, quartier colonial du centre de Salvador, en est la preuve. D'autres ensembles remarquables de cette période se trouvent dans les villes de Parati, dans l'Etat de Rio de Janeiro, et Olinda, dans celui du Pernambuco. L'architecture baroque du Minas Gerais est le témoignage de la richesse engendrée par la découverte de l'or dans cette région, au XVIIIe siècle. Elle se confond avec le style colonial. Des façades simples décorées en pierre savon cachent des intérieurs somptueux, ornés d'or et d'argent. L'église de Saint-François-d'Assise, à Ouro Preto, conçue et décorée par le sculpteur Antônio Francisco Lisboa, dit Aleijadinho, est souvent citée comme l'oeuvre majeure de ce mouvement. Oscar Niemeyer, à l'origine des bâtiments du gouvernement à Brasília, de la cathédrale de Rio de Janeiro, d'écoles publiques dans tout le pays et, plus récemment, du musée d'Art contemporain, à Niterói, est le symbole d'une architecture moderne et épurée.
La littérature
Si l'écrivain José de Alencar (Le Guaraní, 1857) est considéré comme le fondateur du roman brésilien, Machado de Assis(Mémoires Posthumes de Bras Cubas, Dom Casmurro) représente l'apogée de la littérature du XIXe siècle. Le modernisme, mouvement lancé en 1922, a propulsé Mario de Andrade(Macunaíma) et Oswald de Andrade(Pau brasil) sur le devant de la scène. Dans leurs récits fragmentés et empreints d'humour, ils symbolisent la quête de l'identité nationale. Jorge Amado(Gabriela, girofle et cannelle) demeure l'ambassadeur de la littérature brésilienne dans le monde. Ses romans traitent surtout de la misère de la région du nord-est du Brésil dans les années 40 et 50. D'autres écrivains de la même période ont dénoncé la pauvreté, comme Graciliano Ramos, José Lins do Rego et Rachel de Queirós. De cette époque datent aussi les romans urbains de Erico Veríssimo et les poèmes du maître Carlos Drumond de Andrade. João Guimarães Rosa, et son épopée sur le Sertão (Diadorim), est considéré comme le grand innovateur de la langue « brésilienne ». L'écrivain et avocat Rubem Fonseca (Bufo et Spallanzani, Du Grand Art) excelle dans le genre policier dans les années 80, tandis que la poétesse Adélia Prado étudie l'univers féminin et quotidien. La littérature des dix dernières années a souvent cherché à analyser l'histoire du pays - fin de millénaire et 500 ans de la « découverte » obligent. Romans, reportages et biographies sur ce thème ont envahi les librairies. Les principaux auteurs de cette vague sont Fernando Morais, Carlos Heitor Cony, Modesto Carone et Moacyr Scliar.
Le cinéma
Longtemps somnolant, le septième art brésilien semble vivre une période de renouveau. Central do Brasil, du réalisateur Walter Salles, a ouvert la voie en remportant l'Ours d'or à Berlin en 1999. Huit ans plus tard, José Padilha a été récompensé avec le même prix pour son très polémique long-métrage Tropa de Elite. D'autres oeuvres, moins ambitieuses, gagnent du terrain sur les productions américaines en mettant en scène les problèmes les plus épineux de la société brésilienne. Auparavant, le Cinema Novo, représenté par Glauber Rocha, Ruy Guerra et Cacá Diegues, a été le seul mouvement d'envergure à se faire connaître au niveau international. Né dans les années 60, ce cinéma d'auteur cherchait à montrer les réalités socioculturelles du Brésil à travers des films aux budgets minimalistes.