Les Allemands vouent un grand respect à l'environnement et un véritable culte à la nature. Cette prédisposition se manifeste dans la pratique assidue du tri sélectif, du nudisme, du végétarisme et du covoiturage, dans le développement de l'habitat écologique et des énergies renouvelables, dans la fréquence des pistes cyclables et des parcours de randonnée… En politique, cette réalité s'est traduite dès 1980 par la création du parti écologique des Verts (Grün), très influent et intégré au gouvernement. Premier consommateur d'énergie au monde, mais aussi premier pays industriel à renoncer à l'énergie nucléaire, l'Allemagne ambitionne de réduire d'un tiers ses émissions de gaz à effet de serre d'ici 2010. Au sommet du G8 de Heiligendamm en juin 2007, Angela Merkel a même obtenu des Etats-Unis une reconnaissance officielle des dangers du réchauffement climatique. Le pays reste pionnier en matière de réforme fiscale écologique, d'économie de recyclage, de contrôle des déchets, de production bio, de protection du climat… L'écologie et le pacifisme font aujourd'hui partie du bagage culturel de tout jeune Allemand.
Le sens du consensus
Les Allemands sont réputés pour leur zèle, leur assiduité, leur ardeur au travail, mais ils attendent et obtiennent en retour le salaire et la considération qu'ils méritent. La paix sociale repose sur l'équité de l'échange. L'artisanat et le travail manuel sont respectés, la formation professionnelle exemplaire, les infrastructures stables et performantes. Le dialogue est de rigueur dans l'entreprise, où syndicats et patronat agissent en véritables partenaires sociaux. Cette mentalité d'autoresponsabilité a une profonde influence sur le bon fonctionnement et la stabilité du système économique, en particulier quand les réformes s'avèrent nécessaires. Le nouveau Président Horst Köhler a d'ailleurs appelé au « compromis constructif » lors de son discours d'investiture. Le peuple allemand sait certes se sacrifier pour une cause nationale mais peut, en retour, se reposer sur des structures d'Etat et une sécurité sociale souvent citée en exemple. Cependant, l'austérité et la récession, les mouvements d'humeur, voire de contestation, des syndicats et des travailleurs, tendent aujourd'hui à égratigner ce fameux « modèle allemand ».
Quid de l'ex-RDA ?
La chute du Mur et du régime est-allemand, aussi brutale que définitive, a suscité un enthousiasme immédiat. Mais quand le fantasme a laissé place à la réalité, les déceptions et les frustrations ont germé de part et d'autre. Les politiciens euxmêmes ont vite été confrontés aux limites de la vision utopiste d'une Allemagne unifiée, où toutes les différences culturelles, économiques et sociales seraient aplanies du jour au lendemain. Le Treuhand, organisme d'Etat chargé de privatiser les entreprises des cinq nouveaux Länder, n'a pas apporté de solution miracle. Les Ossies découvraient, avec le chômage, le coût de la vie, la compétition…, que la liberté avait un prix. Sans repères, beaucoup ont peiné à trouver leur place dans le nouveau temple de la consommation. Après une période de honte et de déni, c'est aujourd'hui le temps de la dédramatisation et de la réhabilitation, non pas d'un régime, mais d'une identité, de la réappropriation d'un passé fondé sur une certaine idée de l'égalité et de la solidarité.
Civisme
Les Allemands tendent à ériger le civisme en vertu suprême. Il est de bon ton de respecter scrupuleusement la loi, de traverser aux passages piétons et uniquement quand le feu est vert, etc. Resquiller est très mal vu, tout comme arriver en retard ou toucher la voiture de devant ou de derrière en faisant son créneau. Il n'est pas rare de voir un contrevenant se faire apostropher par un quidam dans la rue. Une vigilance accrue dans l'ensemble de ses comportements est donc recommandée au visiteur qui souhaite éviter l'opprobre des autochtones.