Celle des villes, urbanisée et de type occidental, n'a pas grand intérêt, sauf au Cap, où l'architecture hollandaise est typique : manoirs agrémentés de vérandas, hautes fenêtres à volets, fronton au-dessus de la porte d'entrée sont les points communs de beaucoup de demeures, en général très bien conservées. L'architecture des villages des différentes ethnies offre encore de beaux exemples de huttes, notamment dans les kraals (villages zoulou), où les toits arrondis recouverts de roseaux séchés et tressés surplombent l'habitat.
Littérature en Afrique du Sud
Longtemps censurés, les écrivains, toutes ethnies confondues, ont dû subir une censure politique stricte. Beaucoup se sont exilés pour pouvoir écrire. D'autres ont résisté. L'Afrikaner André Brink, né en 1935, mène le mouvement des Sestigers, intellectuels souhaitant, dans les années 1960, décrire leur pays sous l'apartheid. Il sera, bien entendu, censuré et interdit de publication, notamment en 1973, pour avoir écrit sur le sujet tabou des relations sexuelles entre gens de races différentes. Quant aux écrivains noirs s'exprimant en anglais, ils purent rarement publier ! Alex La Guma quitta son pays pour pouvoir publier A Walk in the Night. Enfin, le Prix Nobel de littérature fut décerné en 1991 et 2003 aux écrivains Nadine Gordimer et J.M. Coetzee, qui orientent leurs oeuvres autour de la ségrégation raciale.
Musique
Si Myriam Makeba, merveilleuse chanteuse exilée, s'exprime au nom de l'Afrique tout entière plus qu'à celui de son pays, c'est paradoxalement un Blanc qu'il faut gratifier d'avoir fait franchir aux rythmes sud-africains leurs frontières. Lorsque Johnny Clegg, accompagné de musiciens et chanteurs zoulou du groupe Savuka, sort son premier album (In my African Dream, 1990), c'est le déferlement chez les disquaires. Son Afrique ethnique remporte un succès immense. Au Cap ou à Durban, le jazz reste la musique qui rassemble tout le monde.
La reine de la Pluie
Elle s'appelle Modjadji, ce qui signifie reine de la Pluie. Cette fonction primordiale des Venda est dévolue à la fille aînée de la reine précédente, qui résidera dans la ville de Ga-Modjadji. Chaque année, au mois de novembre, elle préside la cérémonie qui célèbre l'arrivée des premières pluies. Les rituels traditionnels sont accomplis durant cette fête par des hommes nus qui dansent et par des femmes qui transmettent, dans des cérémonies d'initiation, leurs connaissances. Dans la vie civile, la reine de la Pluie a le droit d'avoir des enfants, mais pas celui de se marier. Lorsqu'elle meurt, la reine est enterrée au crépuscule et seuls les parents proches et les indunas (chefs de tribus) peuvent l'accompagner dans ce dernier voyage.